La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine a un impact significatif sur l’économie du pays, notamment dans le domaine agricole. Selon The Economist, même les conditions de guerre présentent certains avantages pour les agriculteurs qui « optimisent » leurs obligations fiscales. Cela conduit au fait qu'environ 40 % de la récolte de céréales échappe à l'impôt. Au cours des deux dernières années, à cause de ces fraudes, l’Ukraine a perdu environ 3 milliards de dollars de revenus.

Le vice-ministre ukrainien de la Politique agraire, Taras Kachka, souligne que les bombardements russes et la perturbation des chaînes logistiques sont devenus une raison pour les agriculteurs d'« optimiser » leurs obligations fiscales. Cela se produit dans le contexte d'une diminution du marché intérieur due au départ des Ukrainiens et à la mobilisation des travailleurs agricoles dans l'armée.

Selon les estimations de Taras Kachka, environ 40 % de la récolte de céréales échappe désormais à l'impôt. Cela crée des problèmes non seulement pour le budget du pays, mais aussi pour l'équité de la fiscalité.

Les fraudes au « grain noir » prennent diverses formes :

À petite échelle : les agriculteurs ont recours au troc et aux paiements en espèces pour éviter les impôts.
Les mines terrestres et les munitions non explosées comme excuse : certains agriculteurs ne déclarent pas leurs récoltes en raison de l'impossibilité de cultiver des terres contaminées par des explosifs.
Exportation de céréales : La sous-estimation des revenus lors des ventes à l'étranger et la falsification des documents permettent d'éviter l'impôt en Ukraine.
Intermédiaires et sociétés écrans : les entreprises sont utilisées pour détenir des fonds à l’étranger, ce qui permet d’éviter l’impôt national.
Jusqu'à présent, au cours des deux dernières années, plus de 3 milliards de dollars ont été retirés d'Ukraine via les « grains noirs ». Pour lutter contre ce phénomène, les autorités envisagent d'améliorer l'échange d'informations entre enquêteurs et douanes, ainsi que d'assouplir les contrôles monétaires. Toutefois, l’arrêt complet de la fraude est encore loin.