L'OMS appelle à une augmentation des taxes : Lutte contre les décès dus à l'alcool et aux boissons sucrées

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle les gouvernements du monde entier à augmenter les taxes sur l'alcool et les boissons sucrées afin de réduire le nombre de décès. C'est ce qu'a indiqué le service de presse de l'OMS, qui a publié de nouvelles données sur les faibles taux de taxation de ces produits nocifs pour la santé dans différents pays.

Selon l'OMS, l'augmentation des taxes peut contribuer à réduire le nombre de décès, car 2,6 millions de personnes meurent chaque année à cause de la consommation d'alcool et 8 millions à cause d'une alimentation malsaine. Les faibles taux d'imposition dans de nombreux pays, en particulier sur les boissons gazeuses et l'alcool, deviennent un obstacle à la promotion de modes de vie sains au sein de la population.

Selon l'OMS, la moyenne mondiale des droits d'accise sur les sodas ne représente que 6,6 % du prix, ce qui ne reflète pas le niveau élevé de consommation de ces boissons. Les taxes nationales sur les boissons alcoolisées ne sont pas utilisées dans tous les pays, et il est à noter que le vin reste exonéré de droits d'accises dans la plupart des pays européens.

Selon une étude de l'OMS, une augmentation de 50 % des taxes sur l'alcool pourrait éviter plus de 21 millions de décès sur 50 ans et générer plus de 17 000 milliards de dollars de recettes supplémentaires, soit l'équivalent des recettes publiques totales des huit plus grandes économies du monde en un an.

L'exemple de la Lituanie, qui a augmenté sa taxe sur l'alcool en 2017, montre le succès d'une telle mesure. Les décès liés à l'alcool ont diminué et les recettes fiscales ont augmenté, passant de 234 millions d'euros en 2016 à 323 millions d'euros en 2018.

L'étude indique également que la taxation contribue à réduire la consommation de produits nocifs et stimule la production d'alternatives plus saines. La taxation de l'alcool et des boissons gazeuses contribue à prévenir les blessures et les maladies non transmissibles, notamment le cancer, le diabète et les maladies cardiaques.

"Taxer les produits malsains permet d'améliorer la santé des populations, d'augmenter les recettes des gouvernements et d'avoir un impact positif sur la société", déclare Rudiger Krech, directeur de la promotion de la santé à l'OMS.

Une enquête récente menée en collaboration avec l'OMS et Bloomberg Philanthropies confirme que le public est favorable à une augmentation des taxes sur les produits malsains, ce qui démontre la nécessité d'une réglementation efficace pour améliorer la santé dans le monde.